Délire Viking
Très loin dans le ciel mangé de givre
Des oiseaux se balancent dans le souffle d'Odin
Ils ne volent pas, non
Car voler est l'apanage des dieux
Et des dieux seuls
Portés par le vent d'Odin
Ils agitent comme des marionnettes
Leurs larges ailes blanches
Ils croient voler
Plus tard
Quand les enfants de nos enfants
Reposeront sous ces terres glorieuses
Lorsqu'Odin cessera de souffler tous les vents
Ces oiseaux tomberont et viendront s'écraser
Sur les falaises
Qui s'écrouleront ensuite
L'illusion s'envolera
Et ce sera l'Apocalypse
Les guerriers ne feront plus glisser leurs lourdes épées d'airain
Hors des fourreaux usés
Ni résonner leurs voix rocailleuses
Dans le silence des forêts
Alors le ciel ne sera plus bleu
Les arbres auront été depuis longtemps réduits en cendre
Et les remparts de pierre
N'auront jamais existé
Alors du fond de l'infini jaillira la lumière
Des profondeurs, le royaume éternel surgira
Et le peuple élu des Vikings viendra l'habiter
Un jour lointain